Comment reconnaître le sexisme dans votre entreprise ?
Premier constat, si vous pensez ne pas être concerné, dites-vous bien que vous vous trompez. Le sexisme est partout. Conscient ou inconscient, il fait partie du quotidien professionnel de 80% des femmes, au sein des équipes ou encore de la part de vos prestataires ou de vos clients. Les hommes peuvent aussi en être victimes bien que ce soit beaucoup plus rare.
Une fois cette réalité intégrée, voyons de quelles manières le sexisme se manifeste le plus couramment au sein des entreprises :
- Remarques et blagues sexistes souvent jugées inoffensive par l’auteur.
- Surnoms familiers créant condescendance et/ou infantilisation.
- Incivilités basées sur le genre telles que manque de respect ou mise en doute des compétences.
- Stigmatisations et préjugés liés au genre.
- Compliments inappropriés réduisant à l’état d’objet.
- Propos sexistes négatifs et préjudiciables au regard de la maternité et des charges familiales.
Une entreprise qui n’agit pas contre ces comportements est condamnable. Ne rien faire est considérer comme tolérer ou encourager de tels agissement, favoriser l’émergence de comportements déviants pouvant aboutir à des faits plus graves tel que le harcèlement sexuel, reconnu comme délit par le code pénal.
Il est donc primordial que vous soyez capable de déterminer si le sexisme ordinaire auquel vous assistez peut confiner au harcèlement au sein de votre entreprise. En effet, en cas de faits reprochés, ce sera à vous en tant que dirigeant ou à l’auteur de prouver que les faits invoqués ne sont pas constitutifs de harcèlement.
Sachez que les attestations concordantes de plusieurs victimes suffisent à prouver les faits de harcèlement sexuel.
Par ailleurs l’employeur doit sanctionner. Un cas de jurisprudence récent établi que la tenue de propos dégradants à caractère sexuel justifie un licenciement pour faute grave.
(Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 27 mai 2020, 18-21.877, Inédit)